L'Art Kanak

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Le masque kanak
 
Masque Kanak Le premier masque de Nouvelle-Calédonie connu en Europe fut acquis par un naturaliste de l’expédition d’Entrecasteaux à la recherche de La Pérouse, dans la région de Balade en 1792, contre deux ciseaux de menuisier.
 
Visage de bois, coiffure de cheveux humains ou manteau de plumes, les masques kanak s’offrent aux regards comme des objets au sourire grimaçant et à l’attirance ambiguë.
 
Ayant très tôt souffert d’un a priori défavorable de la part des observateurs occidentaux le masque a longtemps été considéré comme une manifestation diabolique. Aujourd’hui, il a retrouvé toute sa place dans le contexte artistique bien que la production traditionnelle ait cessé et il fait désormais partie à part entière du patrimoine culturel kanak. Les masques sont parmi les objets kanak les mieux représentés dans les collections des musées européens.
 
La description du masque
 
Le masque est un déguisement qui comporte trois parties :
  • une figure,
  • une coiffure
  • et un manteau.
Il appartient surtout à la moitié nord de la Grande Terre et semble avoir été inconnu à l’extrême sud de la Grande Terre et aux Iles Loyauté.
 
La figure : Elle est toujours sculptée dans une pièce de bois dur mesurant en moyenne 60 cm de haut et 40 cm de large. Elle représente un visage humain. La figure se distingue par un nez important et crochu descendant presque jusqu’à la bouche. Le porteur du masque regarde par l’ouverture des lèvres et non par les yeux qui ne sont pas évidés. Cet artifice et le volume de la coiffure disposée sur une armature confère au personnage une taille impressionnante. Des trous disposés autour du masque permettent d’accrocher la barbe faite de cheveux humains et le manteau de plumes ou de feuilles. Le masque est enduit de plusieurs couches de vernis. Le noir est obtenu par grillage et écrasement de la noix de bancoulier. Un certain brillant semble également indiqué que les mélanésiens utilisaient d’autres résines comme la gomme de kaori.
 
La coiffure : La figure sculptée est mise en valeur par l’encadrement d’une coiffure monumentale qui dissimule l’armature de la pièce de bois. La chevelure est réalisée avec les cheveux des deuilleurs. Ces derniers sont les hommes qui ont veillé un parent mort jusqu’à la décomposition, et ont porté sa dépouille dans la forêt. Deux ou trois années plus tard, avant la cérémonie clôturant le deuil, leur chevelure devenue longue sera coupée. Ces mèches seront alors mises en valeur sur un dôme de lianes entrelacées : le dôme du masque qui est alors regardé comme le substitut du défunt. Aux cheveux humains sont souvent associés des tresses de poils de roussettes.
 
Le manteau : Le bas du masque est dissimulé par une barbe fixée sous le menton. Il est formée de tresses de cheveux mêlées à des fibres végétales. Au-dessous est attachée la cordelière en poil de roussettes. Des plumes de notous sont également utilisées.
 
Sur certains masques, le manteau est réalisé avec un filet de pêche couvert de plumes de notous. Il cache le corps du porteur jusqu’aux genoux.
 
Certains masques possèdent un manteau réalisé avec des éléments végétaux et une coiffure constituée avec l’étui foliaire de la palme du cocotier. Des graines sont parfois utilisées pour marquer l’emplacement de la bouche.
 
La fonction du masque
 
Le masque est étroitement lié à la chefferie. Il existe une très grande variété de formes et de fonctions qui varient selon les régions.
 
Dans le nord de la Grande Terre, il est associé au deuil et se manifeste dans les cérémonies mortuaires. Ponctuellement, il est utilisé comme simple déguisement de théâtre.
 
Au Sud, il apparaît plutôt au cours de danses et de divertissements. On fait peur avec le masque, puis on rit de la frayeur produite et on explique que ce n’est qu’un objet. Dans cette région, le masque est totalement absent des rituels de deuil.
 
Sources :
Anne Ronchin - Nouvelle-Calédonie, Tourisme Point Sud
20, rue Anatole France - BP 688 - 98845 Nouméa
Tél. : (687) 24 20 80 - Fax : (687) 24 20 70
Email : info@nctps.com
Sites internet : www.nctps.com
www.visitenouvellecaledonie.nc
 
Bibliographie :
  • «Le masque kanak» Editions Parenthèses/ADCK, Emmanuel KASARHEROU
  • «Mythologie du masque en NC» Publication de la Société des Océanistes, Jean GUIARD
  • «La Nouvelle-Calédonie aujourd’hui» Editions du Jaguar, Arlette EYRAUD

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